9 millions de m² de bureaux vides : un gisement pour le logement ?
Date de publication : 15/10/2025

Des plateaux déserts, des immeubles entiers vides la nuit comme le jour… En France, près de 9 millions de mètres carrés de bureaux sont aujourd’hui inoccupés, dont plus de la moitié rien qu’en Île-de-France. Alors que la crise du logement s’aggrave, cette réserve fait rêver les pouvoirs publics. Le ministère du Logement y voit un levier possible pour créer, plus vite et à moindre coût, des logements là où le foncier manque.
Les deux rapports remis en septembre à la ministre déléguée au Logement dressent un constat sans détour : beaucoup de bâtiments tertiaires, construits dans les années 1980 ou 1990, ne trouvent plus preneur. Les modes de travail ont changé, le télétravail s’est imposé, et certaines zones d’activités ont perdu leur attractivité. Résultat : un parc de bureaux sous-utilisé, parfois vétuste, mais situé dans des secteurs bien desservis, souvent proches des transports et des commerces.
Un potentiel considérable, mais pas sans obstacles
Sur le papier, le calcul est séduisant : transformer ces surfaces vacantes en logements pourrait permettre de loger plusieurs centaines de milliers de personnes. En réalité, la conversion reste complexe. Les bâtiments de bureaux ne répondent pas toujours aux normes d’habitation. La taille des plateaux, la hauteur sous plafond, les issues de secours ou les contraintes énergétiques compliquent souvent la tâche.
Les collectivités locales doivent aussi composer avec des règles d’urbanisme parfois rigides : zones exclusivement tertiaires, parkings imposés, contraintes de mixité. Les auteurs du rapport préconisent donc d’assouplir certains points, notamment pour les petites surfaces ou les bâtiments de seconde main. Ils suggèrent aussi de créer un “statut de bâtiment transformé” avec des exigences adaptées.
Une piste crédible face à la crise du logement
Malgré ces freins, la transformation de bureaux en logements progresse lentement. Quelques projets pilotes voient le jour à Paris, Lyon ou Lille, portés par des opérateurs publics ou des foncières privées. Ces opérations montrent qu’avec de la souplesse et un cadre clair, il est possible de donner une nouvelle vie à des bâtiments désertés sans sacrifier la qualité architecturale.
Le gouvernement souhaite désormais passer à la vitesse supérieure. Un plan d’action est attendu d’ici la fin de l’année, avec pour objectif de rendre ces transformations plus simples et plus rapides. Car dans un pays où la construction neuve ralentit, réutiliser l’existant n’est plus un choix : c’est une nécessité.
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