La modernisation de l’éclairage tertiaire : un levier essentiel pour la performance énergétique

La modernisation de l’éclairage dans le secteur tertiaire représente un enjeu majeur en matière d’efficacité énergétique. Une enquête récente menée par l’Ademe, le Ceren et le Syndicat de l’éclairage met en lumière les bénéfices d’une rénovation adéquate ainsi que les retards enregistrés dans l’application de la réglementation en vigueur.

Un constat alarmant sur la conformité réglementaire

Depuis l’entrée en vigueur de l’arrêté du 3 mai 2007, modifié en 2017 et applicable depuis 2018, les bâtiments tertiaires doivent respecter des normes précises en matière de performance énergétique de l’éclairage. Cependant, les chiffres révèlent une situation préoccupante : jusqu’à 91 % des petits établissements (moins de 1 000 m²) ne sont pas conformes aux exigences, tandis que 70 % des projets de modernisation ne respectent pas les normes en vigueur. Si le recours aux LED a fortement progressé entre 2020 et 2022, avec une augmentation de 28 % à 46 % des sites utilisant exclusivement cette technologie, les systèmes d’automatisation de l’éclairage restent largement sous-exploités. Seuls 35 % des surfaces tertiaires disposent d’une détection de présence et seulement 11 % adaptent leur éclairage à la lumière naturelle.

Des enjeux économiques et écologiques majeurs

L’éclairage tertiaire représente une consommation énergétique annuelle de 25 milliards de kWh. En modernisant les installations, il serait possible de réaliser jusqu’à 50 % d’économies d’énergie grâce aux LED et aux systèmes de gestion automatique, voire 20 à 30 % supplémentaires en optimisant les automatismes.

Outre les gains financiers (jusqu’à 8 € d’économie annuelle par mètre carré de bureaux modernisés), l’impact environnemental est considérable. La modernisation de l’éclairage pourrait réduire les émissions de CO2 du secteur tertiaire de 1,6 million à 650 000 tonnes par an.

Pour garantir une rénovation efficace et conforme, plusieurs recommandations s’imposent :

• Privilégier des fournisseurs de confiance, en vérifiant leurs références et la qualité des équipements proposés.
• Tester avant de déployer, en mettant en place une zone test pour valider les solutions techniques avant une installation à grande échelle.
• Opter pour des systèmes intelligents, compatibles avec les infrastructures existantes et supervisables à distance.
• Exiger des garanties longue durée, alignées sur la vie des équipements afin d’assurer une maintenance réduite.

La modernisation de l’éclairage tertiaire constitue un levier stratégique pour améliorer la performance énergétique des bâtiments tout en réduisant leur impact environnemental. Une approche rigoureuse et conforme à la réglementation est essentielle pour maximiser les bénéfices de ces rénovations.