Sécurité des copropriétés : les diagnostics gaz et électricité, leviers souvent négligés
Date de publication : 29/06/2025
La sécurité dans les copropriétés ne repose pas uniquement sur l’entretien courant ou les travaux visibles. Elle passe aussi par la connaissance et le suivi de réseaux techniques souvent oubliés : installations électriques collectives, colonnes de gaz, locaux techniques. Pourtant, ces éléments sont parfois à l’origine d’accidents graves, ou à tout le moins de mises en demeure administratives quand les diagnostics nécessaires font défaut. Dans plusieurs communes de l’Essonne, comme Étampes, Corbeil-Essonnes ou Longjumeau, des copropriétés anciennes ont récemment fait l’objet de contrôles de sécurité, à la suite de signalements ou de visites techniques. En 2024, ces inspections ont révélé des anomalies critiques dans les parties communes : gaines électriques sans protection coupe-feu, colonnes montantes gaz détériorées, systèmes de ventilation défaillants dans les caves.
Des diagnostics absents ou trop anciens
Dans la majorité des cas, ces problèmes n’avaient pas été identifiés en amont, faute de diagnostics techniques à jour, voire d’absence totale de diagnostic gaz ou électricité sur les installations collectives. Or, ces expertises, bien que non toujours obligatoires en dehors d’une vente, sont fortement recommandées dans les immeubles anciens pour évaluer les risques d’incendie, de court-circuit ou d’explosion. Les textes réglementaires n’imposent pas de diagnostic périodique sur les parties communes, sauf dans certains contextes (mise en copropriété, vente, travaux). Cependant, le principe de responsabilité du syndicat des copropriétaires implique de garantir que les équipements communs ne présentent pas de danger. Cela passe nécessairement par une évaluation technique fiable.
Un outil de gestion et de prévention
Faire réaliser un diagnostic gaz ou électricité dans les parties communes, c’est d’abord se donner les moyens de prioriser les travaux en fonction du niveau de risque réel. Cela permet aussi de répondre à une mise en demeure administrative, de renforcer la sécurité des occupants, et de sécuriser juridiquement la gestion de l’immeuble. Certains syndics de l’Essonne l’ont bien compris : en 2025, plusieurs copropriétés de Brétigny-sur-Orge et Savigny-sur-Orge ont inscrit à l’ordre du jour de leur assemblée générale la réalisation de diagnostics techniques spécifiques pour les colonnes montantes, en lien avec les prestataires Enedis et GRDF. Une démarche proactive qui anticipe les obligations futures et permet de valoriser le patrimoine tout en réduisant les risques assurantiels. Dans le contexte actuel de vigilance accrue sur la sécurité des immeubles collectifs, les diagnostics gaz et électricité ne doivent plus être perçus comme des documents « optionnels ». Ils sont au contraire des leviers de gestion technique, au même titre que le DPE ou le PPT, mais orientés sécurité immédiate. Pour les copropriétés du 91 comme ailleurs, anticiper ces contrôles, c’est assurer la sécurité des résidents… mais aussi celle de la gestion.
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