Les syndics restent frileux face à la rénovation énergétique

Date de publication : 23/01/2024

Le rôle des syndics de copropriété dans le vaste projet de rénovation énergétique des bâtiments est crucial, mais de nombreux professionnels rencontrent diverses difficultés. Lors d’une assemblée générale annuelle, les copropriétaires d’un immeuble à Paris ont voté contre un diagnostic de performance énergétique (DPE) collectif, avec la recommandation du syndic de s’y opposer en raison du flou entourant le sujet. Certains propriétaires ont exprimé un soulagement financier, bien que cela ait suscité une perplexité quant à l’engagement envers la rénovation et la lutte contre le changement climatique.

Bien que les syndics soient censés jouer un rôle central dans la rénovation énergétique, une étude de l’Institut Paris Région révèle que leur attitude générale est plutôt suiviste, malgré l’engagement des grands acteurs nationaux comme Nexity et Foncia auprès des pouvoirs publics. Le directeur général du cabinet My Syndic, Sylvain Delesalle, souligne que les syndics sont des prescripteurs et peuvent influencer les projets en assemblée générale, mais ils sont confrontés à des défis majeurs, notamment une charge de travail supplémentaire, une pénurie de main-d’œuvre, et des connaissances spécialisées nécessaires.

La réalisation du DPE collectif, obligatoire pour les grandes copropriétés au 1er janvier 2024 et au plus tard pour les plus petites au 1er janvier 2026, est jugée intenable par certains professionnels. Le président de la Fédération nationale de l’immobilier (Fnaim), Loïc Cantin, estime que le calendrier de la rénovation est trop serré. La nécessité d’embaucher du personnel formé est soulignée, mais la formation et la disponibilité limitées des gestionnaires sont des obstacles.

La difficulté principale des syndics : le financement des rénovations énergétiques

La question financière représente également un frein majeur, avec une facture moyenne de 17 700 euros par copropriétaire pour la rénovation énergétique, créant un « mur de l’argent ». Les syndics rencontrent des difficultés à obtenir des prêts collectifs adaptés pour financer le reste à charge après les subventions publiques. Cette situation contribue à la défiance à l’égard des syndics, perçus comme des porteurs de mauvaises nouvelles.

Malgré ces défis, une prise de conscience est en cours, stimulée par l’augmentation des prix de l’énergie et l’obligation des propriétaires bailleurs de rénover les passoires thermiques. L’Agence nationale de l’habitat a augmenté le nombre de subventions MaPrimeRénov’Copropriétés, mais cela reste insuffisant compte tenu du grand nombre de logements en copropriété nécessitant une rénovation énergétique.

En conclusion, bien que les syndics prennent conscience de l’importance de la rénovation énergétique, des obstacles majeurs, tels que la charge de travail, la pénurie de main-d’œuvre, le manque de formation, et les coûts financiers, entravent leur capacité à jouer pleinement leur rôle dans ce processus complexe. Une collaboration accrue entre les acteurs du secteur, des formations adaptées et des incitations financières pourrait contribuer à surmonter ces obstacles et à accélérer la transition vers des bâtiments plus écoénergétiques.


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